Ferme Ecologique « Au Petit Colibri »

6 ha en culture - Marsac (Charente) – 3 ha préservés

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Schéma du lieu

Une démarche, un engagement personnel

« Au Petit Colibri » est une ferme à taille humaine. La vente se fait localement et directement au consommateur. La production est diversifiée et de qualité : légumes, fruits, oeufs, céréale,...

Au-delà, il s'agit de proposer un modèle économique et social participant à l'amélioration de la vie dans nos campagnes. Pour cela j'explore les possibilités de la vente locale et d'un système agricole nécessitant moins d'investissements dans son fonctionnement comme à l'installation.

« Au petit Colibri » est aussi un lieu profondément écologique. Ainsi je mets toute mon énergie à développer une agriculture saine et respectueuse de notre environnement et des générations futures. Et je travaille actuellement à la construction écologique des bâtiments agricoles et de mon habitation.

C'est également un lieu éducatif et facilitant de multiples échanges. Des visites, stages et moments d'échanges sont proposés au fil de l'année notamment grâce à l'association « Imagine un Colibri » qui soutient la dynamique de mon projet.

Enfin, c'est un lieu qui promeut l'entraide entre agriculteurs toutes pratiques confondues. Je travaille aussi en partenariat avec les institutionnels qui sont en demande d'expériences de terrain pour concrétiser une politique de développement durable.

Trois concepts soutiennent ma démarche :

Richard Wallner

La ferme Au Petit Colibri est la concrétisation :

Permaculture, un concept global

La Permaculture, créée par Bill Mollison et David Holmgren, est une méthode de planification écologique « relationnelle » destinée à concevoir des systèmes stables et autogérés (dans l'idéal bien sûr!). Elle peut servir à la conception d'un site, d'une ferme, d'un village,... ou d'une maison individuelle, d'un jardin, d'une association, ... L'accent est mis sur « les relations » entre les composantes de chaque « système » pour obtenir un ensemble harmonieux et productif.

L'aspect productif peut concerner à la fois la nourriture, l'énergie, le temps, l'argent, les relations sociales, ... et au final le bien-être ! Elle peut servir à réfléchir à l'aspect global des choses comme à leurs particularités. Par exemple, en agriculture les animaux et les plantes peuvent être mis en relations « intelligentes » les uns par rapport aux autres de telle manière que la couverture de leurs besoins soit réalisée avec peu de dépenses et d'intervention de l'homme.

La permaculture véhicule aussi une éthique : prendre soin des hommes... prendre soin de la terre... partager... et réduire sa consommation... La permaculture est une somme de « bons sens » tirés aussi bien du fonctionnement des écosystèmes naturels que des savoir-faire anciens et des approches "modernes". Elle entraîne nos esprits à l'observation, aux ré-ajustements, à la responsabilité dans le temps, pour soi et pour les autres et bien sûr à la coopération. Elle invite à cultiver en permanence son espace extérieur aussi bien qu'intérieur pour s'adapter au vivant sans cesse en évolution.

L'Agriculture en Synergies Naturelles

Basée sur les travaux de Masanobu Fukuoka au Japon, d'Emilia Hazelip et Marc Bonfils en France, c'est une des techniques cohérentes au sein d'un système agricole ou potager en permaculture. Profondément écologique, elle se base sur les dynamiques naturelles pour améliorer et entretenir la fertilité du sol, la santé des plantes et réduire au maximum les efforts de l'homme.

Pour cela elle dégage 4 grands principes :

En effet le sol est travaillé naturellement par les racines des plantes qu'on laisse mourir en place et par tous les habitants du sol (du ver de terre au microbe). La santé des plantes est obtenue en créant les conditions d'un équilibre biologique tant au niveau des plantes cultivées (cultures associées) qu'au niveau des êtres vivants (ils s'auto-régulent entre-eux).

Ainsi « Au Petit Colibri », on a vu cette année l'équilibre s'établir entre les limaces et les carabes puisqu'elles passent presque inaperçues. Encore fallait-il ne pas labourer le sol pour ne pas tuer les carabes et les laisser se reproduire et nicher... Cependant l'équilibre d'une année n'est pas toujours celui d'une autre. C'est pour cette raison que j'ai aménagé des lieux pour les hérissons, crapauds, lézards, ... car ils mangent aussi beaucoup de limaces ! Les plantes « non cultivées » ou « mauvaises herbes » sont contrôlées par le mulching (couverture du sol : paille, feuille, carton, ... ou trèfle blanc, ...), par les plantes cultivées elles-mêmes et par le désherbage manuel ou fauchage.

Chose remarquable, le désherbage diminue chaque année pour se stabiliser à un niveau bas puisqu'en sol non labouré les graines de « mauvaises herbes » enfouies ne remontent pas à la surface et ne peuvent donc pas germer. La fertilité du sol est assurée par les microbes du sol, les plantes fixatrices d'azote, de phosphore, ... par la décomposition du mulch et de toutes les parties non récoltées des plantes cultivées. D'autre part le sol non labouré retient beaucoup mieux ses fertilisants lors des fortes pluies. D'après Emilia Hazelip le labour est l'une des premières causes de perte de fertilité du sol. En France, le non-labour fait de plus en plus d'adeptes. En Argentine, des milliers d'hectares ont été convertis au non labour depuis plusieurs années.

Cette agriculture en « synergies naturelles » associée à la conception astucieuse d'une ferme en permaculture apporte réellement des avancées à l'agriculture d'aujourd'hui, à notre besoin de manger des produits sains tout en assumant l'urgence de respecter la nature, nos eaux souterraines, nos fleuves, nos oiseaux, nos abeilles, ... nous-mêmes.

La Maison Passive Ecologique et Autonome

Issue de plusieurs concepts, Passiv House, Minergie, HQE, bioclimatique, ..., elle apporte une dimension plus globale dans son rapport à l'écologie et à l'homme. Les matériaux sont bien sûr au maximum écologiques, locaux, économiques et sains pour les habitants – la paille et l'argile sont souvent utilisées.

L'attention est autant portée sur l'isolation que sur le solaire « passif » afin de réduire considérablement la facture énergétique. D'autre part cette approche introduit la gestion de l'eau, de sa source à son retraitement. Le but est de sécuriser son approvisionnement, de boire une eau d'une grande qualité et de remettre dans la nature une eau propre. En effet, grâce aux techniques modernes de stockage enterré et de filtration poussée, il est possible de potabiliser une eau de pluie récupérée de nos toitures. On peut également être autonome en eau, même en année sèche (avec une surface de toit et un stockage bien dimensionnés). Par ailleurs, grâce aux systèmes d'épuration par les plantes, les eaux usées atteignent une qualité « baignade » avant d'être rejetées dans la nature.

Ajoutons que l'énergie électrique ou de chauffage (en complément du solaire) fait appel à des énergies renouvelables et locales (solaire, vent, bois, ...). Celles-ci permettent l'autonomie et la sécurité d'approvisionnement tout au long de l'année. Enfin, on apporte une attention particulière à l'extérieur: forme du toit et emplacement de haies abritant des vents dominants, intégration paysagère dans l'espace local, fonctionnalité par rapport à d'autres bâtiments. On retrouve la vision globale et relationnelle de la Permaculture.